ECOLE PRIMAIRE DE MODAVE
ORGANISATION ET ORIGINE DE L ‘ECOLE PRIMAIRE DE MODAVE COMME L’AVAIT DECRITE L ‘INSTITUTEUR Mr.DESTEXHE EN L’AN 1839.
Les élèves sont divisés en trois classes ; chaque classe est divisée en sections dont le nombre ne peut pas etre limité attendu qu’il dépend du degré de connaissances, et par conséquent de I’application de I’élève. Ces sections ne peuvent être moins de deux dans la classe supérieure, de trois dans la classe moyenne, et de quatre ou cinq dans la classe inférieure, vu les différents degrés de connaissance dont elle est composée. Ceci dépend de la pratique et de I’expérience de I’instituteur.
Les leçons commencent vers les neuf heures du matin et finissent à midi . Elles recommencent à deux heures et finissent à quatre heure du soir. Les leçons commencent par une prière récitée à haute voix par le premier des élèves de la classe supérieure puis commence la leçon de grammaire française dans la classe supérieure et ensuite dans la classe moyenne, ces exercices durent au moins une heure, le reste du temps est employé a l’écriture, la composition, analyse, conjugaison, cacographie etc…. Dans la classe inférieure, la première heure est employée à l’écriture, la deuxième à la lecture, et la troisiàme à corriger I ‘écriture. Après midi, la première heure est employée au calcul, et la deuxième à la lecture, l’écriture, au catéchisme, il est à observer que ces exercices ne sont pas fixes afin de donner de la variété aux élèves et que la durée n’est pas toujours la même.
Quand à l’enseignement mutuel, il y aurait possibilité de l’admettre en formant une classe de secondant dans la classe supérieure. Mais ce n’est pas la méthode employée par Mr. DESTEXHE celle qu ‘il utilise, est une combinaison des deux méthodes mutuelle et simultanée, appropriée à la localité ; aucune des deux méthodes ne pouvant être suivie avec fruit dans cette commune vu le peu de temps que les enfants fréquentent l’ecole, d’où il resulte qu il est impossible de réunir dans un même cadre un certain nombre d’élèves, vu les différents degrés de connaissances, et par conséquent un sous maître deviendrait indispensable.
La rétribution pour les élèves de la classe supérieure est de un franc cinquante centimes, pour la classe moyenne de un franc dix huit centimes, pour la classe inférieure quatre vingt dix centimes. Celle du chauffage est de trente centimes.
L ‘instituteur s’est toujours chargé de tous les indigents de la commune, quelque nombreux qu ‘ils fussent.
Le nombre d’élèves au premier janvier 1838 etait de 94 en faisant abstraction des étrangers, il ne reste que 59 élèves de la commune parmi lesquels figurent les personnes aisées, les indigents étaient de 48; il ne reste done que 11 payant la rétribution parmi tous les enfants de la commune admis à l’ecole.
En 1837, à la même époque le nombre était de 93 ; le chiffre des étrangers : 34 ; abstraction faite, reste 59, nombre absolument le même que l’annee 1838. Le chiffre des indigents était de 43 ; il n’y avait encore dans la commune que 16 élèves payant la rétribution, preuve qu’il n’y a absolument que les personnes aisées qui soient assujetties à la rétribution. Décembre 1839, le chiffre des élèves est de : 55 ; abstraction faite de 14 étrangers, il reste 41 de la commune, parmi lesquels figurent messieurs BODY, SMAL, DARDENNE et HOUGARDY, donnant ensemble 9 élèves lesquels ne doivent sans doute pas compter pour des indigents ; abstraction faite, il reste 32 indigents dont voici la liste :
DESPA.C, MALLIEU.F, SOYEUR.F, GUILMOT.F, GUILMOT.P, GUILMOT.J, MURAILLE.F, MURAILLE.E, RASKIN.J, BONHIVER.E, MARCHAL.F, MARCHAL.C, SMAL.A, SMAL.C, PETIT.H, PETIT.P, BURTON.P, JAMAGNE.L, JAMAGNE.A, DARDENNE.M, BONHIVER.V, BEAUJEAN.E, BEAUJEAN.F, BODSON.E, VIVEGNIS.J, LETECHEUR.J, LETECHEUR.E, GILLET.J-J, GILLET.C, GERARD.D, JOURDEVANT.V, JOURDEVANT.E.
II est à remarquer que ce sont les neiges qui font rentrer la plus grande partie des élèves , et que ceux qui sont encore a rentrer ne sont que des indigents, de sorte que le nombre peut encore beaucoup augmenter pour janvier etfevrier.
Il résulte des enseignements qui avaient été donnés par monsieur TOUSSAINT inspecteur d’école sous le gouvernement des Pays-Bas, que cette école avait été fondée, autant dans l’intérêt des communes environnantes que dans celle de Modave ; les communes étant tres petites pour leur allouer des traitements. Car en examinant le nombre de petites communes dépourvues d’instruction, on sent la nécéssité absolue d’un établissement de ce genre et Modave, étant au centre, à été fixé par le lieu le plus convenable, et où les enfants des communes voisines pouvaient se rendre pour y recevoir l’instruction.
J.-L. GUILMOT