François Warny

François Warny

François Warny, soldat de 2 ème classe du Génie, 3 ème Division d’Armée, 1 ère Compagnie est né à Petit-Modave, le 20 janvier 1890. Il demeure à Modave en compagnie de ses parents Warny Joseph et Bonhivers Marie. En 1910, il fait son service militaire au Bataillon du Génie de Liège. Il est rappelé en 1914 pour défendre la Belgique contre l’invasion allemande. Il combattit de Liège à Anvers et à l’Yser.

 

Le 8 janvier 1915,

Chers parents,

« …… je suis dans l’inquiétude car c’est la 4 ème lettre que je vous envoie depuis le 2 décembre, je n’ai pas su vous écrire avant. ……..je suis toujours en bonne santé sauf que j’ai la toux………..

Je suis à Furnes depuis la Toussaint, dans une Compagnie de Travailleurs………….nous avons passé une visite médicale et avons été reconnus aptes pour l’armée de campagne, nous devrons partir dans quelques semaines …..

Pour Noël, nous avons reçu un paquet de chocolat et des cigares et au nouvel an, ¼ de Kg de tabac, une pipe, des cigares, une bouteille de vin et des sardines. ……nous n’avons pas de chaussettes, nous avons été obligés de faire des chaussettes avec les manches d’une vielle chemise, avec un essuie-mains  ou avec une jambe d’un vieux pantalon. Que voulez-vous, c’est la guerre. !

François Warny, Génie Belge, 8 ème Compagnie de Travailleurs à Furnes

 

Le 11 février 1915,

…..je n’ai pas reçu la lettre du 11 janvier, ce qui me décourage le plus c’est de ne pas recevoir de nouvelles de Modave……..

J’ai quitté la Compagnie de Travailleurs, le 8 février. Je suis revenu au dépôt du Génie à Ardres (Pas de Calais). Nous nous équipons pour l’armée de campagne. C’est la 2 ème fois que je viens ici. J’y suis venu au mois de septembre après mon voyage en Normandie…… après la retraite d’Anvers….. J’ai un fort rhume …..si je meurs ce sera pour la patrie c’est que j’aurais fait mon devoir de soldat…….Je voudrais bien la photographie de mon frère………

Ardres, le 23 mars 1915,

….. j’ai été dans une grande joie quand j’ai reçu votre lettre, datée du 24 janvier, je l’ai seulement reçue le 18 de ce mois…. Je vous fais savoir que depuis le mois de décembre, je toussais très fort et puis on logeait dans une place où il faisait très humide. Vers la fin, je me sentais indisposé. J’allais chez le médecin tous les jours. J’ai été une dizaine de jours exempt de service.

Le 8 février, j’ai quitté la Belgique et je suis venu ici au dépôt ainsi que Sauvage et Hennuy pour nous équiper pour l’armée de campagne. Aussitôt que je suis arrivé, j’ai toujours été chez le médecin, à la fin il a été obligé de me déclarer malade au lit. Je suis resté 5 jours dans la chambre. Il y avait une bonne femme qui venait me soigner, elle venait 4 ou 5 fois par jour me mettre des cataplasmes, elle m’apportait de la soupe au lait, tartines, chocolat etc.…c’était une brave femme. A la fin, on m’a transporté à l’hôpital et cette brave femme m’a donné, chemise, calson, chaussettes. Elle est venue me voir ici à l’hôpital.

Je suis arrivé le 23 février mais tranquillisez-vous, ça va beaucoup mieux. Voilà 2 jours que je sors du lit mais je suis très faible et j’ai beaucoup maigri. J’ai eu une bronchite. …….. le docteur m’a dit que dans quelques jours je partirai en convalescence dans un pays chaud ……..je dois partir dans le département de la Loire Inférieure, près de Châteauroux.

Ardes, le 19 avril 1915,

« ……..je suis réformé pour la durée de la guerre…….. Le camarade Ferrière de Goesnes a été tué par un obus ……….Au moment où je vous écris, nous venons de recevoir des nouvelles de Montpellier, c’est probablement là que nous allons partir »

Lourdres, le 4 juin 1915,

« ……j’ai quitté Ardres le 22 mai, je suis parti sur Boulogne, Amiens, Compiègne, Paris, j’ai été un peu dérangé en y arrivant mais une bonne nuit m’a remis pour le reste du voyage, je suis resté un jour à Paris. Nous avons repris le train le dimanche soir pour Orléans, Poitiers, Angoulème, Bordeaux, Dax, je suis arrivé à Lourdes le 24 au soir, assez fatigué …….

François Warny, soldat en convalescence, hôtel Saint-Pierre Boulevard de la Grotte, 34, Lourdes (Hautes-Pyrénées) France

Montpellier, le 16 juillet 1915,

« …..A lourdes, je commençais à me retaper, je faisais de longues promenades dans les montagnes………..Je suis resté 20 jours à Lourdes………Depuis que je suis ici (Montpellier) ça ne va pas trop bien, j’ai attrapé froid …… je suis au lit, j’ai eu un grain de pneumonie mais çà a été coupé tout de suite mais j’ai toujours la fièvre au soir.

François Warny, belge Ambulance Elisabeth Villa Saint-Charles Montpellier.

Montpellier, le 4-9-1916,

« …………Il y a plus d’un an que je suis sans nouvelles de vous autres…….

Je ne repartirai plus pour le front, je suis reconnu inapte, j’ai dû aller passer une contre-visite à Lyon…… Je dois partir pour le Cap Terra, près de Nice…….J’ai une marraine de guerre….. »

 

 

 

Alors qu’il était reconnu définitivement inapte pour la guerre, il rejoignit de son propre gré le front. Là, il tomba de nouveau malade et après 6 mois de souffrance, mourut le 10 juin 1917 à Montpellier. Il avait 27 ans.

 

 

 

 

 

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