La peste à Huy
La peste à Huy
Le 17 juillet 1634, Masset de Hoseemont a reçu la somme de 11 florins brabants pour avoir enterré 11 personnes, décédées de la peste. Le 5 août 1634, le conseil de Huy ordonne aux Pères capucins « d’administrer » les malades pestiférés. Tous les pasteurs de la ville doivent faire connaître cette ordonnance à leurs paroissiens. Le 9 septembre 1634, il est ordonné à André Mollin, secrétaire, sous peine de privation d’office, de nettoyer le grand marché et de signifier aux voisins de ne plus jeter les ordures dans le Hoyoux. Les apothicaires doivent avoir l’autorisation du Conseil de Huy pour vendre leurs drogues.
« Ledit jour (11 septembre 1634) comparut au Conseil de Huy maître Jean Darmont, apothicaire, nous suppliant de le vouloir commettre et autoriser pour délivrer les drogues nécessaires aux pères Capucins, députés à la visite des pestiférés : ce que nous avons accordé pourvu qu’il les distribue parmi un prix raisonnable… »
« Le 25 ème (septembre 1634) a été autorisé ledit Darmont à délivrer les drogues et emplâtres nécessaires aux pauvres pestiférés, administrés par les pères capucins qui n’ont aucun moyen de les payer desquels il en pourra tenir compte. »
Le 2 octobre 1634, le conseil de Huy ordonne aux « maîtres de l’hospital, malades et communs pauvres » de verser, ensembles, au commis Vincent …, avant le couché du soleil, la somme de 100 florins. Cet argent sera distribué aux pestiférés selon leurs besoins.
Ce même jour, les pères Capucins se plaignent au Conseil qu’il y a, dans la ville de Huy, 12 ou 13 corps morts gisant par terre sans sépultures.(A.E.H. Ville de Huy 19)
En 1634, les pestiférés sont mis en quarantaine dans des huttes sur la grande île.
Le 9 mars 1636, le conseil de la ville de Huy ordonne à tous les brigands et vagabonds étrangers de quitter la ville.
Le 15 octobre 1668, les bourgmestres et le conseil de Huy prennent des mesures pour lutter contre la propagation de la peste : Les hommes, les femmes et les domestiques ne peuvent sortir de leur maison après 21heures sous peines d’être arrêtés. Les maîtres et maîtresses doivent renvoyer leurs serviteurs chez eux à 19h30. Les pères Augustins et les pères Jésuites peuvent renvoyer tous les étudiants étrangers jusqu’à nouvel ordre. Tous les bourgeois doivent nettoyer toutes les ordures et immondices tant en dedans qu’en dehors de leur maison et ne peuvent les jeter sur les voies, ni dans les puits et fontaines.
Il est interdit de détenir chiens, chats, pigeons, lapins, chèvres, porcs, moutons…. Personne ne peut recevoir loques, colles, laine dans la ville sous peine de saisie de la marchandise ainsi que des chevaux au profit des pestiférés. Tous les maîtres et maîtresses doivent faire sortir leurs apprentis avant le couché du soleil sous peine d’être châtiés arbitrairement. Personne ne peut vendre de la viande infectée, ni du poison avarié. Il ne peuvent ni vendre, ni acheter de vieilles hardes ou autres venant d’une maison infectée ou suspectée de l’être. Les maisons des pestiférés doivent être signalées par une marque ou une enseigne.
Tous les infectés et suspects ne peuvent sortir de leur maison, ni ouvrir leurs portes, ni entrer en communication avec des bourgeois en bonne santé sous peine « d’être mis au fin de leurs jours ». Les personnes étant entrées en communication avec les pestiférés doivent être mises en quarantaine. Les pestiférés et suspects ne devront ouvrir leurs portes et fenêtres que vers minuit sous peine de faire « feu sur eux ».Ni les femmes ni les filles ne peuvent porter « affulettes ou failles » sinon au grand jour et à face découverte sous peine d’être saisies. Tous les vagabonds étrangers doivent quitter la ville au couché du soleil du 15 octobre, sous peine d’être châtiés arbitrairement. Toute personne infectée doit faire avertir les magistrats de sa maladie afin d’être placée dans un endroit désigné et ainsi ne pas mourir dans sa maison ce qui pourrait augmenter le risque de propagation de la maladie.
M. Lambotte