Lettre d’un Conscrit de Marchin

Lettre d’un Conscrit de Marchin

Lettre d’un Conscrit de Marchin

Identité :

Degesves Jean-Pierre, fils de Jean-Pierre Degesves et de Marie Degesves, né à Marchin le 30 octobre 1794. Incorporé au 21 ème d’infanterie légère le 10 avril 1813 ; chasseur au 3 ème bataillon de la 1 ère compagnie. Il fait la campagne d’Allemagne et est prisonnier à la capitulation de Dresde, le 11 novembre 1813. N’est jamais revenu à Marchin et n’a plus donné signe de vie.

« Wesel, le . juin 1813

Mes très chers père et mère,

J’ai l’honneur de vous écrire pour vous faire mes compliments ainsi qu’à mes frères et à mes sœurs, de même qu’à tous mes parents. J’ai trouvé mon cousin
et le fils du maître de Saint-Léonard. J’espère avoir de vos nouvelles le plus tôt possible car je n’en ai pas encore reçu et voilà la troisième lettre que je vous écris. On m’a dit que vous avez reçu la première et que mon frère est au dépôt. J’en suis bien content, mon très cher père et ma
très chère mère. On dit que nous allons bientôt partir pour la Russie. Mais que cela ne vous effraie pas car je suis bien content. Tout est très cher ici ; nous allons 6 heures à … à feu. Le jour, je suis .. avec tous mes
camarades de Marchin ; je suis rentré dans la première compagnie de chasseurs. Vous m’écrirez le plus tôt possible : je ne serai plus ici mais à la suite du bataillon.

Gendebien a reçu une lettre qui lui fait un parfait plaisir mais sa lettre n’était bien faite, il y est marqué que son frère est au dépôt et il n’a pas tiré ; il lui renverra un certificat de fuite. Il a été surpris que vous n’avez pas parlé de Dejaive et il fait ses compliments à tous ses parents ; je finis en vous embrassant de tout mon cœur. Mon adresse à Joseph Dejaive, soldat dans le 21ème régiment d’infanterie légère, 3ème bataillon, 1ère
compagnie des chasseurs à pied. Je suis pour la vie, mon père, votre très cher fils Joseph Dejaive, je vous salue. Mes compliments à Marguerite Bernard et à toute sa famille ; à Philippe Begon et à toute sa famille. Je
suis toujours aussi drôle que toujours. J’espère que je vous irai revoir dans peu de temps. Je vous salue.

A monsieur
Monsieur Pierre Antoine Mansion, brasseur ..(débiteur). pour remettre à
Jean-Pierre Dejaive à St-Léonard au plus tôt. »

Philippe Dejaive