Déclaration pour les manants de Marchin

Déclaration pour les manants de Marchin

Déclaration pour les manants de Marchin

« Nous les « mayeurs » et échevins de Marchin, à tous ceux auxquels ces présentes parviendront, salut savoir faisons que ce  jour 26 novembre 1693, étant requis des manants et habitants du dit Marchin de vouloir prendre information des dégâts, dommages et intérêts qu’ils ont souffert et sur ce entendu les dits manants assemblés au son de la cloche outre la convocation faite de maison en maison à la tour Houdresse, juridiction dudit Marchin par Michel Le Charlier et Joseph le Masson, sergents qui nous l’ont attesté, ceux-ci ont déclaré et affirmé qu’au Noël dernier, les troupes, commandées par Monsieur le comte de Guiscard, les ont ruinés, (ont) fourragé et enlevé quantité de bétail, qui à la prise de la ville de Huy, les troupes, commandées par Monseigneur le maréchal de Villeroy ont encore enlevé aux dits manants plus de 200 bêtes à cornes, scier les seigles, épeautres, avoine et enlever le foin et finalement au campement de Monseigneur le maréchal de Bouffler au village de payer pendant le mois d’octobre dernier, lesdits manants ont perdu ce qui leur restait en sorte qu’une bonne partie de ceux-ci ont déserté et quantité des maisons abandonnées, le reste étant à la veille de faire le même, si son altesse Notre prince et Evêque de liège et autres qui ont fait des demandes à ladite communauté n’ont la bonté de faire une diminution proportionnée aux pertes, dommages et intérêts par eux soufferts, le tout quoi ils offrent, réitéré par-devant tous juges que besoin sera et fut mis en garde. »

Certificat et attestation pour les manants de Marchin

« Nous les « mayeur » et échevins de la cour et justice de Marchin en Condroz, à tous ceux qui les présentes verront, salut. Savoir faisons qu’étant requis de la part de Pierre Michotte, Nicolas Creffecoeur et Pierre Deville bourgmestres de la communauté du dit Marchin, que nous « voulussions » leur accorder nos lettres « certificatoires » et « vérificatoires » des dommages et ravages que la dite communauté a souffert en l’an 1695 pendant le siège de Namur à laquelle requête comme juste et raisonnable condescendant, déclarons, attestons et certifions au rapport de notre dit « mayeur » et de nos confrères Michel de Jamagne et Pierre de Landenne, ladite communauté avoir été entièrement fourragée et désolée pendant le dit siège, tant par le camp volant de 6000 chevaux commandés par le sieur lieutenant général Vreck qui a campé au milieu de ladite communauté 5 jours entiers pour couvrir les convois des caissons venant par le Condroz pour quérir du pain à Huy que par les dits convois de caissons qui ont traversé ladite communauté d’un bout à l’autre. En outre déclarons et attestons la dite communauté avoir été diverses fois fourragée par les dragons campés à Stadt pendant le dit siège comme aussi par la garnison de la ville de Huy, tellement que plusieurs ont été obligés de se défaire de leur bétail pour avoir de quoi passer l’hiver à leur famille et les autres de vendre une partie de leurs bêtes pour acheter le fourrage nécessaire à passer le reste de l’hiver. En foi de quoi avons fait dépêcher les présentes et authentiques par notre greffier sur l’an de grâce 1697 du mois de février le premier jour. »

Marc Lambotte