Le procès de sorcellerie

Le procès de sorcellerie

Le procès de sorcellerie

En 1588,

A la requête du Sieur Jean d’Argentaux, Sieur d’Ochain, la haute cour de justice d’ochain mène une enquête à l’encontre de Béatrix de Ponthoz, accusée de sorcellerie.

21 témoins défilent devant la cour :

Pierotte de Paire, âgé de 54 ans déclare connaître Béatrix de Ponthoz comme sorcière.

Il raconte que lorsque sa femme fut malade, Béatrix de Ponthoz vint chez lui, alla quérir des herbes et concocta un breuvage avec du vin blanc et le fit boire à sa femme en disant qu’elle guérirait.

Alïd, fille de Pierotte de Paire, âgée de 20 ans, confirme le témoignage de son père en ajoutant que Béatrix de Ponthoz alla chercher le vin blanc à Ocquier et les herbes dans le jardin de Charles François à Ponthoz.

Mathieu Lardinoix, âgé de 40 ans, déclare :

Connaître Béatrix de Ponthoz comme sorcière.

Que beaucoup de gens lui ont dit que Béatrix de Ponthoz tuerait ses bêtes.

Que comme il avait un enfant malade, la femme d’Alexandre de Ponthoz trouva du pain fait par Béatrix de Ponthoz et le donna à manger à l’enfant et celui-ci guérit. On fit de même pour un cheval malade. ( A l’époque, la croyance populaire disait que manger du pain fait par une sorcière conjurait le sort lancé par elle.)

Il avoue ne pas savoir si le pain est la cause de la guérison de l’enfant et du cheval.

Simon Jenoulle, âgé de 70 ans déclare bien connaître Béatrix de Ponthoz comme sorcière.

Il raconte que Béatrix de Ponthoz donna des fraises à sa femme et les ayant mangées elle devint malade. Béatrix alla la voir lui frotta tout le corps avec ses mains et aux accusations faites par sa femme, Béatrix répondit qu’elle n’était pas responsable de sa maladie.

La femme de Simon finit par en mourir.

Henri bris, âgé de 40 ans déclare connaître Béatrix de Ponthoz comme sorcière et n’avoir jamais entendu dire du bien d’elle.

Il raconte que lorsqu’il revint, il y a 4 ans, de la messe de Clavier, Béatrix de Ponthoz vint devant lui et le toucha 3 fois à l’épaule, si vite qu’il ne sentit qu’un coup. Il en eu des marques hideuses et il lui sembla porter un lourd fardeau. Plus tard il alla trouver le doyen de Corbion et le pria de l’aider. le doyen lui dit qu’il avait été empoisonné et que quelqu’un l’avait touché. Le doyen fit de grandes cérémonies, le frotta de quelques onguents et lui donna quelques « agnus » qu’il devait porter sur lui pour guérir.

Alexandre de Ponthoz, âgé de 25 ans, déclare connaître Béatrix de Ponthoz comme sorcière.

Il raconte qu’en passant devant la maison de Béatrix de Ponthoz, il perdit un bras et une jambe. Béatrix vint à lui, tira ses chausses et souliers. Après un certain temps, Béatrix lui demanda de venir chez elle, elle lui fit manger un soupe, qu’il trouva très bonne, lui enduit un onguent sur la jambe. Cet onguent était fait de sein de blaireau. Elle lui faisait des bains d’herbes dans un tonneau. Il lui dit que s’il guérissait, il prendrait sa fille en mariage.

Alexandre de Ponthoz pense que Béatrix l’a aidé à guérir.

Lorsque Alexandre épousa la fille de Mathieu Dassin, il perdit 2 vaches et un poulain. Il pense que Béatrix de Ponthoz est responsable de cette perte.

Alexandre confirme le témoignage de Mathieu Lardinois.

Jeanne, épouse d’Alexandre de Ponthoz, âgée d’environ 20 ans, confirme le témoignage de son mari.

Louis de Ponthoz, âgé de 64 ans, confirme le témoignage d’Alexandre de Ponthoz et raconte que Béatrix donna à son fils Louis des cerises. Celui-ci tomba malade puis guérit. Il pense que Béatrix avait empoisonné son fils.

Jeanne, épouse de Louis de Ponthoz, âgée de 40 ans, déclare que Béatrix de Ponthoz avait la réputation d’être une sorcière et dit qu’elle a perdu un bœuf mais elle ne sait pas de quoi.

Rigaud, âgé de 30 ans, déclare connaître Béatrix de Ponthoz comme sorcière et confirme les témoignage d’Alexandre de Ponthoz et de Jeanne, l’épouse de louis de Ponthoz, concernant la perte des bêtes.

Noette, épouse de Thiri, âgée de 30 ans, déclare que Béatrix de Ponthoz a la réputation d’être une sorcière et confirme la déposition d’Alexandre de Ponthoz.

Jeanne, épouse de Henri Bris, âgée de 40 ans, confirme le témoignage de son mari.

Luette, épouse de Jean Letecheur d’Ochain déclare connaître Béatrix de Ponthoz comme sorcière et raconte que 2 à 3 jours avant la mort de la femme, malade, de Pierrote de Paire, Béatrix lui apporta une pinte de vin pour l’aider.

Elle rapporte aussi que Béatrix de Ponthoz donna son pain à sa fille, épouse de Rasquin de Ponthoz qui était malade.

Jean Letecheur, âgé de 50 ans, connaît Béatrix de ponthoz comme sorcière et a souvent entendu dire que Béatrix de Ponthoz avait fait mourir l’épouse de Rasquin de Ponthoz.

Simon Jenoulle, le jeune, âgé de 30 ans, déclare connaître Béatrix de Ponthoz comme sorcière et raconte que Béatrix de Ponthoz fit mourir sa mère en lui faisant manger des fraises.

Anne de Bassine, veuve de Jean de Herbeuvaux dit que Béatrix de Ponthoz avait la réputation d’être une sorcière et raconte que sa fille Catherine, épouse de Jean de Paire, en bonne santé, étant allée à la messe à Clavier un vendredi, vint près de Béatrix qui la toucha sur le bras avec sa main. « Incontinent », Catherine a eu mal au bras, devint malade et mourut 2 ans plus tard.

Catherine a dit plusieurs fois à sa mère que depuis que Béatrix l’avait touchée, elle n’était plus en bonne santé.

Marie, épouse de Gilchon de Vienne, âgée de 40 ans, déclare que Béatrix de Ponthoz avait la réputation d’être une « macqueralle », confirme le témoignage d’Alexandre de Ponthoz et dit qu’elle connaissait l’histoire concernant Catherine, épouse de Jean de Paire.

Raes, mayeur de Vervoz, et Marguerite, épouse de Art de Warnant confirment le témoignage de Anne de Bassine.

Henri valy, âgé de 29 ans, déclare connaître Béatrix de Ponthoz comme sorcière et raconte que lorsqu’il demeurait à Ponthoz, il devint subitement malade et pensa que Béatrix lui avait donné du poison. Elle vint le voir et lui fit manger du « Tiacre » (préparation à base de venin).

Isabeau, épouse de Mathieu Lardinoix confirme le témoignage de son mari.

Après l’enquête faite par la cour de justice d’Ochain, Béatrix de Ponthoz est appréhendée et inculpée pour sorcellerie le 21 juin 1588.

Le 27 juin 1588, la cour de justice d’Ochain demande à Béatrix de Ponthoz de passer aux aveux. Celle-ci déclare qu’elle n’a rien à avouer.

La cour de justice lui donna 3 termes de 3 jours pour passer aux aveux sinon elle serait mise à la torture froide et chaude.

Le 7 juillet 1588, le conseil provincial du Luxembourg déclare qu’étant donné qu’elle n’est pas passée aux aveux sous la torture, Béatrix de Ponthoz n’est pas coupable des faits reprochés et ordonne sa libération.

M.Lambotte